› Villeréal 28 - Monflanquin 15 : Le Match

Peut-on faire la fine bouche sur cette victoire ? Certes, la totalité des points a été convertie par le seul Benjamin Mauvrit, mais toutes les composantes de l’USV ont répondu présent en défense, dans la conquête et dans la gestion du jeu. C’est vrai, une chose manque, surtout à domicile : vaincre cette peur viscérale de mal faire pour aller défier l’adversaire. Comme nos garçons ont su le faire très bien en allant gagner à Saint-Cernin, Bretenoux… et - tout le monde l’espère - dimanche prochain à Castillonnès. « Yes », ils peuvent le faire...

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Côté villeréalais les hostilités ont donc commencé sur un tempo moderato et les exhortations de Dominique Bargues à l'adresse de ses garçons à « aller chercher l'adversaire » n'ont pas suffi à fouetter leur combativité. D'autant que dès la première minute, en suivant le coup d'envoi botté par Alex Cassang avec le vent, un Villeréalais gardait le ballon au sol. Des 40 mètres à droite, Couderc annonçait qu'il n'y avait pas que Mauvrit à posséder un pied valant de l'or.

Les Jaune et Bleu montraient de la bonne volonté mais sans véritable conviction. Leur entame donnait dans le tâtonnement. Barou échappait un ballon en relaçant (4e), Nico Chenu en perdait un autre sur un ruck« Benji » effleurait un poteau des « 40 », puis ratait un drop trop court... On jaugeait l'adversaire, on refusait de se découvrir. Escande et Chenu se mettaient en évidence et regagnaient un ballon à la phalange vert et blanc. Cette dernière aussi faisait dans l'à-peu-près. Mise à la faute au sol, elle donnait à Mauvrit l'occasion de revenir. Mais un placage à retardement sur Girardi permettait à Couderc de reprendre le large.

On allait alors assister à un « mano a mano » entre buteur villeréalais et buteur monflanquinois. David Cassang leader-joueur-entraîneur était rentré (26e) sur la blessure de son N° 8, Sainte-Croix, qui allait faire défaut à la manœuvre. On se partageait même les cartons ! Au coup de bélier de Girardi (36e) sur son homologue Duluc, dans un ruck, Getto faisait l'auto-tamponneuse sous sa chandelle et partait, lui aussi, rejoindre le banc à l'heure des citrons. Jusque-là, Alex Cassang avait mis en émoi tout le stade (28e) sur une valise monumentale, plein fer, de 40 mètres, mais sans issue faute de soutien et Mauvrit avait raté un second drop-goal (32e) puis de peu une pénalité des 35 m à gauche généreusement accordée par l'arbitre, à la grande satisfaction vacharde du public visiteur (« c'est bien fait, c'était pas mérité ! »)...

Malgré tout, le jeu restait plaisant et parfaitement correct dans l'engagement, et il fallut une nouvelle erreur des visiteurs dans la zone plaqueur-plaqué pour que Villeréal, à 7 minutes de la pause, prenne la tête au planchot . Désormais, les garçons de Bargues et Estrada allaient jouer avec le vent dans le dos. « On ne s'affole pas, on porte le jeu chez eux. On va les provoquer dans l'axe avant d'utiliser la largeur ! » Les consignes de Bargues étaient claires : se réveiller et passer à l'offensive. C'est Pimpin Duluc, à gauche, qui allait mettre le feu. Sur une pénalité jouée à la main. Les Vert et Blanc avaient du mal à se réorganiser. L'action se déplaçait sur l'autre aile. Une mêlé à 5. Benjamin Mauvrit esquissait un grand côté et embarquait suffisamment Rigabert, son vis-à-vis, pour prendre l'intervalle et pointer entre les pagelles (44e). Les Jaune et Bleu avaient fait le break.

Les garçons de Philippe Rey accusaient le coup et multipliaient les fautes. David Cassang prenait un blanc (46e) et Mauvrit aggravait la marque (22 à 9 - 51e). Mais l'US Monflanquin a du mental et des réserves de combativité. Alex Cassang intenable se multipliait dans le harcèlement et les Villeréalais allaient déjouer. En 2 minutes Couderc, sur 2 pénalités (54e et 56e) allait ramener les siens à portée de bonus. Monflanquin aurait même pu remettre les compteurs à zéro si Cassang, revenant vers ses gros, n'avait pas négligé un « 4 contre 1 » sur sa droite (55e) qui aurait fait un malheur pour les Villeréalais.

A cet instant du match, le doute minait la lucidité des Jaune et Bleu. Sur tous les points de rencontre, l'USM mettait l'USV à la faute qui perdait à la fois son sang-froid et son N° 9 et se retrouvait en difficulté (61e). Mais, malgré leur jeune âge, les avants villeréalais (Moreau, Bernard, Marsault, Jones) ont des bras et le sens du sacrifice.

Le combat tournait à leur avantage. Chenu planait sur l'alignement et pour un maul écroulé, Monflanquin permettait à Villeréal de se donner de l'air au planchot. Couderc avait pourtant l'occasion de répliquer, mais c'est là qu'il perdit son duel en manquant sa pénalité des 40 m en face (73e). Les visiteurs jetaient alors toute leur énergie dans un dernier baroud, mais se mettaient une nouvelle fois à la faute, aussitôt punis définitivement par Mauvrit (77e). Les 2 camps pouvaient quitter le pré, bras dessus bras dessous, sous les applaudissements nourris de Léo Cheyrou.

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